En Isère, à l’été 2021, 422 000 personnes perçoivent la situation financière de leur foyer comme juste, difficile ou très difficile.
Elles représentent 41 % de la population âgée de 15 ans ou plus. Parmi elles, huit sur dix ressentaient déjà des soucis financiers au printemps 2020, durant les premiers mois de la crise sanitaire. Celles qui vivent en ville, en dehors des grands centres urbains, sont plus concernées que celles qui habitent dans l’espace rural. Les personnes les moins diplômées ainsi que les chômeurs sont plus particulièrement exposés. Les Isérois qui ressentent des soucis financiers déclarent également un moins bon état de santé général, présentant en particulier des syndromes dépressifs.
Sommaire
Sources
L’enquête Épidémiologie et Conditions de vie (EpiCov) a été mise en place par l’Inserm, la Drees, Santé Publique France et l’Insee dans le contexte de la pandémie du Covid-19. Son objectif est d’estimer la dynamique de l’épidémie à un niveau national et départemental et d’étudier l’effet du confinement et de l’épidémie sur les conditions de vie. La première vague de l’enquête s’est déroulée entre le 2 mai et le 2 juin 2020, à cheval entre le confinement de la population et le début du déconfinement. La deuxième vague a eu lieu entre le 26 octobre et le 16 décembre 2020 et la troisième entre le 24 juin et le 16 août 2021.
Définitions
Une personne présente un syndrome dépressif si elle déclare au moins l’un de ces symptômes : « le peu d’intérêt ou de plaisir à faire les choses » ou « la tristesse, la déprime ou le désespoir » ainsi qu’avoir été, la moitié du temps ou plus, gênée par au moins deux de ces huit problèmes : le peu d’intérêt ou de plaisir à faire les choses ; la tristesse, la déprime ou le désespoir ; les problèmes de sommeil ; la fatigue ou le manque d’énergie ; une perte d’appétit ou le fait de manger trop ; la faible estime de soi ; les difficultés de concentration ; le ralentissement psychomoteur ou, à l’inverse, l’agitation.
Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, soit 60 % du niveau de vie médian.
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage (c’est-à-dire le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner) divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Il est donc le même pour tous les individus d’un même ménage. Le premier adulte du ménage correspond à 1 UC, les autres personnes de 14 ans ou plus à 0,5 UC et les enfants de moins de 14 ans à 0,3 UC. Le niveau de vie médian national correspond au niveau de vie au-dessous duquel se situe la moitié des individus.