En 2020, en Auvergne‑Rhône‑Alpes, 463 000 personnes vivent dans les 145 quartiers de la politique de la ville (QPV), soit près de 6 % de la population régionale.
Deux habitants en QPV sur trois résident dans une des quatre métropoles de la région. La population y est plus jeune que dans les intercommunalités dans lesquelles ils résident, et les familles nombreuses ou monoparentales sont plus répandues. La présence de logements sociaux favorise l’installation des ménages plus exposés à la pauvreté monétaire. Les habitants des QPV perçoivent plus fréquemment des prestations sociales. Ainsi, la part de ces prestations dans leur revenu disponible est quatre fois plus importante que dans les intercommunalités englobantes.
Sommaire :
Pour comprendre
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été instaurés par la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, dite loi Lamy. Redéfinis au 1er janvier 2024 afin de prendre en compte l’évolution socio‑économique des territoires, les principes de constitution restent les mêmes. Les quartiers doivent respecter des critères de revenu et de population :
être dans une unité urbaine de plus de 10 000 habitants ;
le nombre minimal d’habitants d’un QPV est fixé à 1 000 ;
le critère de revenu des ménages est défini par le décrochage par rapport aux revenus de ceux de l’unité urbaine du QPV et par rapport aux revenus des habitants de la France métropolitaine.
Sources
Le fichier localisé social et fiscal (Filosofi) de 2021 est issu du rapprochement des données fiscales exhaustives (déclaration de revenus des personnes physiques, taxe d’habitation et fichier d’imposition des personnes physiques) et des données sur les prestations sociales. Ces informations permettent de reconstituer un revenu déclaré (avant impôt) et un revenu disponible (après impôt et y compris prestations sociales) à des niveaux locaux fins.
Les estimations démographiques pour les quartiers de la politique de la ville s’appuient sur le recensement de la population de 2020. Elles fournissent des indicateurs sur la répartition des habitants par âge, situation socioprofessionnelle, diplôme et nationalité ainsi que la répartition des ménages et des logements selon différents critères.
L’étude exploite aussi les données sur les allocataires des caisses d’allocations familiales (CAF). Le champ est celui de l’ensemble des foyers allocataires ayant un droit versable à au moins une prestation au cours du mois de décembre 2023, ou à une prestation versée en une seule fois au cours de l’année (par exemple l’allocation de rentrée scolaire). Les prestations versées par les MSA ne sont pas incluses dans cette source.
Définitions
Une unité urbaine est une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants.
Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont des structures administratives permettant à plusieurs communes d’exercer des compétences en commun. Dans cette étude, pour un quartier de la politique de la ville donné, on appelle EPCI englobant celui auquel il appartient, territoire du QPV inclus.
Le revenu disponible d’un ménage est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité (y compris les indemnités de chômage), les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues. La majeure partie des impôts directs en est déduite.
Le niveau de vie d’une personne est égal au revenu disponible du ménage auquel il appartient divisé par le nombre d’unités de consommation (UC) dans ce ménage. Le niveau de vie est identique pour toutes les personnes d’un même ménage. On attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans. Le niveau de vie médian est tel que la moitié des personnes disposent d’un niveau de vie inférieur et l’autre moitié d’un niveau de vie supérieur. En France métropolitaine, il est estimé à 1 920 euros par mois en 2021 pour une personne seule.
Pauvreté monétaire : Une personne est considérée comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Selon des conventions européennes, ce seuil est fixé à 60 % du niveau de vie médian. Le taux de pauvreté correspond à la proportion de ménages dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.
Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France.
Certains emplois « stratégiques » sont particulièrement présents dans les grandes villes et contribuent à leur rayonnement économique. Il s’agit des cadres ou chefs d’entreprises de plus de dix salariés exerçant leur activité dans cinq fonctions dites « métropolitaines » : conception‑recherche, prestations intellectuelles, commerce inter‑entreprises, gestion et culture‑loisirs.
Un foyer allocataire regroupe le responsable du dossier CAF et ses éventuels ayants droits (conjoint(e), enfants et autres personnes à charge). Les personnes couvertes sont celles qui bénéficient directement ou indirectement d’une prestation CAF, en étant membres d’un foyer allocataire.
Les prestations versées par les CAF ont été regroupées en trois familles :
Prestations « familiales » : les allocations familiales, la prestation d’accueil du jeune enfant, l’allocation de soutien familial, l’allocation de rentrée scolaire, l’allocation journalière de présence parentale et l’allocation d’éducation d’enfant handicapé.
Prestations « logement » : l’allocation logement familiale, l’allocation logement sociale et l’allocation personnalisée au logement.
Prestations « activité » : le revenu de solidarité active, la prime d’activité et l’allocation adulte handicapé.