En 2022, les tensions sur le marché du travail atteignent leur plus haut niveau depuis 2011, dans un contexte de reprise de poursuite de la reprise économique.
Auvergne-Rhône-Alpes reste parmi les cinq régions de France Métropolitaine ayant les tensions de recrutement les plus soutenues. Le Rhône se positionne le cinquième département le plus en tension. Dans l’ensemble des quatre grands domaines de métiers, agriculture, bâtiment, industrie et tertaire, les tensions s’intensifient. Les niveaux de tension restent les plus élevés dans l’industrie et le bâtiment. Dans les autres, les difficultés concernent plus particulièrement certains métiers.
Pour décrire les difficultés de recrutement des entreprises, la Dares et France Travail ont élaboré un nouvel indicateur synthétique de tension, établi annuellement depuis 2011 et décliné par métiers regroupés en familles professionnelles (FAP en 225 ou 87 postes) et niveaux géographiques. Cet indicateur prend en compte le niveau des difficultés de recrutement anticipées par les employeurs, les offres d’emploi rapportées au nombre de demandeurs d’emploi et la facilité qu’ont les demandeurs d’emploi à trouver un emploi. Il est accompagné de six indicateurs complémentaires, permettant d’identifier des causes possibles à ces difficultés de recrutement : fréquence élevée des recrutements, conditions de travail peu attractives, manque de main-d’œuvre disponible, décalage entre les compétences requises par les recruteurs et celles détenues par les personnes en recherche d’emploi, mauvaise adéquation géographique entre la demande et l’offre d’emploi.
La Dreets ARA met à disposition une étude réalisée en partenariat avec France Travail et deux outils permettant de détailler ces tensions, l’un pour la région, l’autre pour les départements, soit sous forme d’une fiche synthétique par FAP, soit sous forme de liste de métiers avec les principaux indicateurs.
Sommaire :
Sources des données
Les statistiques du marché du travail (STMT), issues des fichiers de gestion de Pôle emploi, décrivent les demandes et les offres d'emploi. Elles comptabilisent les demandeurs d'emploi en fin de mois ainsi que les flux d'entrées et de sorties des listes. Elles fournissent également les offres d'emploi déposées par les employeurs auprès de Pôle emploi.
Pour compléter le champ des offres d'emploi directement collectées par Pôle emploi, la Dares, en sa qualité de service de la statistique publique, collecte les offres d'emploi diffusées en ligne, en dehors du service public de l'emploi. Les sites ciblés visent à couvrir tous les métiers et l'ensemble du territoire. Les offres sont collectées par scraping de l'ensemble des offres diffusées sur ces sites Ces offres dédoublonnées et classées par métier sont intégrées à l'analyse.
Pôle emploi réalise annuellement une enquête sur les besoins en main-d'œuvre (BMO) des employeurs. Les questions posées portent, pour chaque métier, sur leurs projets de recrutement pour l'année à venir, en particulier pour ceux qu'ils anticipent comme difficiles et/ou saisonniers. Pour mieux tenir compte des retournements conjoncturels, les anticipations de recrutement pour l'année N sont appréhendées par la moyenne des anticipations pour les années N et N+1 (2021 mobiliseici les enquêtes 2021 et 2022).
Cette enquête est conduite tous les trois ans par la Dares. Elle vise à obtenir une description concrète du travail, de son organisation et de ses conditions selon divers angles, ainsi que des risques associés. Ce sont les éditions 2013, 2016 et 2019 qui sont mobilisées ici.
Cette enquête est réalisée chaque trimestre par l'Insee. Elle est mobilisée ici pour fournir la structure de l'emploi par métier au niveau national mais aussi pour analyser la relation entre formation et emploi par métier.
Ces enquêtes sont réalisées chaque année par l'Insee Elles servent ici à décliner l'emploi par métier au niveau local.
Nomenclature des métiers
La nomenclature des familles professionnelles (FAP version 2009) de la Dares permet une analyse de l'emploi et du chômage par métier. Ces métiers sont regroupés en 225 familles professionnelles détaillées. L'analyse des tensions est menée à ce niveau de nomenclature. Certains cas sont toutefois exclus : la fonction publique, la politique et le clergé; les artisans et ouvriers artisanaux, dirigeants d'entreprise, médecins et assimilés et enseignants, ainsi que les indépendants dans le domaine agricole; les artisans du travail du bois et de l'ameublement; les vendeurs généralistes; les intermédiaires du commerce; les patrons d'hôtels, cafés, restaurants; les exploitants d'équipements sportifs et culturels.
Territoires et temporalité
L'analyse des tensions est déclinée sur l'ensemble de la France (hors Mayotte), des régions et départements. Elle est considérée comme possible sur un territoire et un métier donné lorsque la couverture des données est suffisante, en respectant trois conditions cumulatives, au moins 30 offres déposées dans l'année,30 projets de recrutement formulés par les entreprises et 30 demandeurs d'emploi inscrits sur les listes en catégorie A. La mise à jour des données est annuelle.
Pour plus de détails, se référer à la note méthodologique sur les indicateurs de tension.