Cette étude éclaire sur la reprise économique soutenue en 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes (avec un détail sur les secteurs, territoires, métiers) mais qui s’accompagne de tensions de recrutement (et des précisions sur secteurs, causes, solutions).
Dans un contexte de reprise économique soutenue, les tensions sur le marché du travail, mesurées par l’indicateur de tension élaboré par la Dares et Pôle emploi, atteignent en 2021 leur plus haut niveau depuis dix ans. Auvergne-Rhône-Alpes figure parmi les cinq régions dans lesquelles les tensions de recrutement sont les plus vives et plus particulièrement dans le Rhône.
A partir de l’année 2016, les tensions augmentent dans l’ensemble des quatre grands domaines de métiers ; L’agriculture, le bâtiment et travaux publics, l’industrie et le secteur tertiaire. C’est dans l’industrie et le bâtiment, déjà plus concernés dès 2011, que les niveaux de tension sont les plus élevés en 2021. Dans les autres domaines, les difficultés de recrutement sont plus sensibles sur quelques métiers précis. En particulier, on les voit apparaitre dans certains métiers, moins concernés par les tensions jusqu’en 2016.
Bien que l’origine des tensions diffère selon les métiers, elles restent associées principalement à des besoins croissants des employeurs et à un manque de main d’œuvre disponible toujours important. D’autres facteurs peuvent agir sur les tensions : des conditions d’emploi peu attractives ou des conditions de travail plus contraignantes (par exemple dans la mécanique, travail des métaux) l’exigence de compétences et formations spécifiques pour exercer le métier (dan l’électricité, électronique notamment) ou une très forte inadéquation géographique, la répartition territoriale des emplois proposés ne correspondant pas à celle de la main d’œuvre disponible. Les différentes dimensions des tensions sur le marché du travail peuvent ainsi être explorées avec les six indicateurs complémentaires.
Sommaire :
Sources des données
Les statistiques du marché du travail (STMT), issues des fichiers de gestion de Pôle emploi, décrivent les demandes et les offres d'emploi. Elles comptabilisent les demandeurs d'emploi en fin de mois ainsi que les flux d'entrées et de sorties des listes. Elles fournissent également les offres d'emploi déposées par les employeurs auprès de Pôle emploi.
Pour compléter le champ des offres d'emploi directement collectées par Pôle emploi, la Dares, en sa qualité de service de la statistique publique, collecte les offres d'emploi diffusées en ligne, en dehors du service public de l'emploi. Les sites ciblés visent à couvrir tous les métiers et l'ensemble du territoire. Les offres sont collectées par scraping de l'ensemble des offres diffusées sur ces sites Ces offres dédoublonnées et classées par métier sont intégrées à l'analyse.
Pôle emploi réalise annuellement une enquête sur les besoins en main-d'œuvre (BMO) des employeurs. Les questions posées portent, pour chaque métier, sur leurs projets de recrutement pour l'année à venir, en particulier pour ceux qu'ils anticipent comme difficiles et/ou saisonniers. Pour mieux tenir compte des retournements conjoncturels, les anticipations de recrutement pour l'année N sont appréhendées par la moyenne des anticipations pour les années N et N+1 (2021 mobiliseici les enquêtes 2021 et 2022).
Cette enquête est conduite tous les trois ans par la Dares. Elle vise à obtenir une description concrète du travail, de son organisation et de ses conditions selon divers angles, ainsi que des risques associés. Ce sont les éditions 2013, 2016 et 2019 qui sont mobilisées ici.
Cette enquête est réalisée chaque trimestre par l'Insee. Elle est mobilisée ici pour fournir la structure de l'emploi par métier au niveau national mais aussi pour analyser la relation entre formation et emploi par métier.
Ces enquêtes sont réalisées chaque année par l'Insee Elles servent ici à décliner l'emploi par métier au niveau local.
Nomenclature des métiers
La nomenclature des familles professionnelles (FAP version 2009) de la Dares permet une analyse de l'emploi et du chômage par métier. Ces métiers sont regroupés en 225 familles professionnelles détaillées. L'analyse des tensions est menée à ce niveau de nomenclature. Certains cas sont toutefois exclus : la fonction publique, la politique et le clergé; les artisans et ouvriers artisanaux, dirigeants d'entreprise, médecins et assimilés et enseignants, ainsi que les indépendants dans le domaine agricole; les artisans du travail du bois et de l'ameublement; les vendeurs généralistes; les intermédiaires du commerce; les patrons d'hôtels, cafés, restaurants; les exploitants d'équipements sportifs et culturels.
Territoires et temporalité
L'analyse des tensions est déclinée sur l'ensemble de la France (hors Mayotte), des régions et départements. Elle est considérée comme possible sur un territoire et un métier donné lorsque la couverture des données est suffisante, en respectant trois conditions cumulatives, au moins 30 offres déposées dans l'année,30 projets de recrutement formulés par les entreprises et 30 demandeurs d'emploi inscrits sur les listes en catégorie A. La mise à jour des données est annuelle.
Pour plus de détails, se référer à la note méthodologique sur les indicateurs de tension.